Dépression Saisonnière : le guide pour en venir à bout

Déprime, baisse de régime, morosité… est-ce que ce sont des maux qui vous reviennent chaque année, à cette période ? Et si c’était d’une dépression saisonnière dont vous souffriez ? Cette pathologie de l’humeur est effectivement bien plus fréquente qu’on ne l’imagine. On estime que 4 à 6 % de la population des pays tempérés (en Europe) serait affectée par l’une de ses formes les plus sévères, tandis que 20 % des gens seraient touchés par le blues hivernal (forme de déprime plus légère). Les conséquences de ces troubles affectifs saisonniers (TAS) peuvent être graves, puisqu’ils peuvent réellement dériver vers un état dépressif aigu. Il est donc essentiel de réagir rapidement pour ne pas les laisser s’installer. Alors, retrouvez dans cet article les principales pistes pour reconnaître et vaincre la dépression saisonnière, au plus vite.

Depression saisonnière symbolisée par des fleurs recouvertes du givre hivernal

Comment reconnaître un trouble affectif saisonnier : symptômes & causes

La dépression saisonnière est une forme d’état dépressif, qui se manifeste de façon récurrente, chaque année, à la même période, comme son nom le suggère. Les symptômes de la pathologie disparaissent également « automatiquement » à la fin de saison. Les mois d’automne et d’hiver sont ceux dont se plaignent la plupart des personnes qui en souffrent. C’est d’ailleurs pour cela que l’on parle fréquemment de dépression hivernale ou de blues hivernal (pour la forme légère). Mais, en réalité, n’importe quelle saison (le printemps, l’été, etc.) peut déclencher les symptômes d’une dépression saisonnière.

À ce jour, les causes de cette pathologie restent peu claires. On suspecte que les changements d’ensoleillement et de durée de la lumière journalière, qui accompagnent le renouvellement des saisons, pourraient impacter le rythme circadien des patients. Ces perturbations, probablement couplées à d’autres facteurs, provoqueraient la dépression. 

En dépit de la faible connaissance de son étiologie, il est assez facile de reconnaître cette pathologie de l’humeur, car ses symptômes, quant à eux, sont bien caractérisés. Voici justement une liste des principaux signes de la dépression saisonnière :

  • Fatigue chronique, manque d’énergie ;
  • Troubles du sommeil avec  hypersomnies (en hiver) et insomnies (plutôt pour les dépressions printanières ou estivales) ;
  • Perte ou gain de poids avec une forte appétence pour le sucré ;
  • Dévalorisation ;
  • Tristesse permanente ;
  • Humeur instable (irritabilité, sautes d’humeur…) ;
  • Perte d’intérêt pour les activités habituellement pratiquées ;
  • Repli sur soi et isolement ;
  • Idées noires ou suicidaires pour les formes les plus sévères de la maladie.

“Les mois de janvier et février ont été particulièrement difficiles pour moi : fatigue, manque d’énergie / motivation, émotions à fleur de peau, etc. Avec le recul, je constate que j’ai souffert de dépression saisonnière. Je suis une personne qui ne tolère pas très bien le froid ni le manque de lumière.”

La dépression saisonnière n’est pourtant pas une fatalité puisqu’il existe des solutions naturelles et médicales, qui aident aussi bien à la prévenir qu’à en venir à bout. L’hypnose thérapeutique est, par exemple, l’une de ces thérapies qui joue à plusieurs niveaux pour contrer cette pathologie avec de très bons résultats, comme nous allons le voir plus en détail…
Mais voyons tout d’abord, ce que vous pouvez déjà mettre en place, tout de suite, par vous-même :

Habitudes de vie et remèdes naturels contre le blues hivernal

Adopter une bonne hygiène de vie est d’abord et avant tout un préalable pour prévenir l’apparition de signes de déprime. Manger équilibré, conserver une activité physique régulière (même en hiver) et continuer de vous sociabiliser sont autant d’habitudes à sanctuariser, durant la saison qui vous pèse le plus.

Ensuite, vous pouvez aussi adopter des pratiques qui aident à lutter contre la dépression. L’OMS recommande notamment, aux patients dépressifs, les deux premières des activités suivantes :

  • La tenue d’un journal de gratitude, qui contribue à déplacer le focus des pensées négatives vers les aspects les plus positifs de la vie.
  • La tenue d’un journal de vos humeurs, qui peut constituer l’espace dont vous avez besoin pour laisser s’exprimer certaines de vos idées, à l’abri de tous jugements.
  • La méditation, qui est une pratique recommandée cliniquement dans le cadre du traitement des dépressions récidivantes.

Toutes ces mesures sont à pratiquer très régulièrement, si possible quotidiennement, au moins durant la période difficile à surmonter. Vous pouvez vous en servir aussi bien pour prévenir l’apparition des troubles de l’humeur qu’en complément d’une thérapie médicale, si vous souffrez d’une dépression saisonnière en phase aiguë. Cela me conduit donc tout naturellement au prochain point de cet article :

Comment sortir d'une dépression saisonnière : les traitements médicaux efficaces

La dépression saisonnière, comme toutes les autres formes de troubles  dépressifs, n’est pas à prendre à la légère. Il est important de consulter un psychiatre ou un professionnel médical si vous en souffrez. Celui-ci jugera peut-être nécessaire de vous prescrire des antidépresseurs, notamment si vous êtes en phase aiguë de votre TAS. D’autres thérapies peuvent également être utilisées pour le traitement ou la prévention des dépressions saisonnières, en complément ou à la place de l’utilisation de psychotropes. Découvrez-les justement ci-dessous.

a/ La luminothérapie : un traitement de choix pour la dépression hivernale

La luminothérapie est le traitement de première intention des dépressions hivernales et des dépressions de Noël. Il est basé sur l’exposition à une lumière blanche, dépourvue de rayonnements UV, avec un protocole personnalisé selon les besoins du sujet dépressif. Son mécanisme d’action reste peu connu, il semblerait toutefois que cette thérapie aiderait les patients à surmonter le raccourcissement et l’obscurcissement des jours observés en hiver, par un effet de compensation.

Cette méthode présente une bonne efficacité puisque 60 % à 90 % des patients y répondent au moins partiellement, selon une estimation publiée dans la Revue Médicale Suisse. De plus, elle est non invasive et présente peu d’effets secondaires.

Par ailleurs, la luminothérapie peut facilement être associée à d’autres approches psychothérapeutiques ou pharmacologiques, pour une prise en charge clinique plus globale de la personne dépressive. En effet, si la luminothérapie se révèle utile en phase aiguë des dépressions hivernales, elle ne permet absolument pas de les prévenir, contrairement aux autres psychothérapies décrites ci-dessous, et notamment l’hypnose.

b/ Les TCC (thérapies cognitivo-comportementales) pour apprendre à mieux gérer ses troubles affectifs saisonniers

Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont basées sur la notion d’apprentissage. Le patient est amené à réaliser pourquoi « cette situation » est anxiogène, grâce à une compréhension profonde du problème et des pensées et craintes qui l’entourent. L’objectif est de l’aider à identifier les réactions apprises et les pensées automatiques inadaptées pour pouvoir ensuite modifier ces schémas dysfonctionnels (restructuration cognitive). Autrement dit, dans le cadre d’un trouble affectif saisonnier, le patient peut apprendre de nouvelles façons de faire face à la saison qui lui pose problème. 

Les TCC ont l’avantage d’être des psychothérapies brèves. En revanche, elles demandent une réelle motivation et un important investissement personnel du patient. En effet, elles se focalisent sur l’analyse active des acquis (mauvais apprentissages), contrairement à la psychanalyse, qui s’attachent à explorer l’inné, ou à l’hypnose thérapeutique, qui mobilise le subconscient pour aider le sujet dépressif. Cette psychothérapie peut donc avantageusement se combiner avec ces autres méthodes de Psychologie ou avec l’utilisation de psychotropes, pour une prise en charge plus globale de la dépression.

c/ L’hypnose : un outil psychothérapique très intéressant pour lutter contre les dépressions saisonnières

L’hypnose thérapeutique peut agir à plusieurs niveaux pour aider les personnes qui souffrent de dépression saisonnière. L’une des caractéristiques propres aux états dépressifs provient du fait que l’ensemble du vécu est contaminé par des émotions douloureuses. Il est donc contre-indiqué de s’appuyer sur l’expérience présente ou passée qui risque de submerger le patient, plus profondément encore, dans sa transe pathologique. 

C’est pour cela que l’hypnose se révèle un outil très intéressant dans l’arsenal psychothérapeutique des troubles de l’humeur. D’une part, l’hypnothérapeute expérimenté va pouvoir commencer, dès la première séance, à apaiser les souffrances du patient en l’amenant au travers de la transe hypnotique à vivre des expériences apaisantes. Il peut, par exemple, le transporter dans les univers plus rassurants d’autres saisons (transes hypnotiques de confort et de sécurité). D’autre part, il peut procéder à un travail de fond avec le patient, toujours grâce à l’utilisation des niveaux de conscience modifiés, pour l’aider à recadrer ses objectifs et à élaborer des attentes réalistes, dans l’optique de « décontaminer » l’avenir du vécu douloureux, dans une perspective existentielle.

Enfin, le patient peut apprendre à intégrer progressivement l’auto-hypnose, à l’issue de sa thérapie. Il devient ainsi tout à fait autonome quand cette pratique s’intègre naturellement dans son quotidien et qu’elle s’y manifeste spontanément, selon ses besoins.

 

L’hypnose thérapeutique vous intéresse et vous voulez l’essayer pour vous débarrasser de votre dépression saisonnière ? N’hésitez pas à me contacter ! Praticien depuis de nombreuses années, je m’appelle Pascal Buyck et je vous reçois dans mon cabinet de Psychothérapie, situé au numéro 1 de la rue de la Cité, à Genève, à proximité de Bel Air et du Grand Théâtre de Genève, facilement accessible depuis Cornavin.

SOURCES

Mindfulness-Based Interventions for Anxiety and Depression.
Hofmann SG, Gómez AF.
Psychiatr Clin North Am. 2017 Dec;40(4):739-749. 

Lifestyle medicine for depression.
Sarris, J., O’Neil, A., Coulson, C.E. et al.
BMC Psychiatry 14, 107 (2014). 

Luminothérapie et troubles affectifs saisonniers dans la pratique clinique.
Rachid F., et al.
Revue Médicale Suisse. Médecine&Hygiène 2450, 17 septembre 2003.

I had a black dog, his name was depression.
Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Vidéo, publiée sur Youtube, 2 octobre 2012.

La méditation de pleine conscience (mindfulness) a-t-elle une place en médecine ?
Guido Bondolfi et al.
Revue Médicale Suisse – Editorial, n° 814, 15 février 2023

Depression is treatable.
World Health Organisation.
Flyer du Mental Health Gap Action Programme (mhGAP), 2012.